ÉGALITÉ SALARIALE FEMMES-HOMMES

Publié le par FO FNAC 91

Article de Gérard Mazuir, Secrétaire confédéral, paru dans FO Hebdo n°2885

En avril 2007, le candidat Sarkozy avait fait une promesse: «Je veux faire de l’égalité salariale et professionnelle entre les hommes et les femmes un axe majeur de mon quinquennat [...] Je donnerai deux ans aux entreprises [...] Je le ferai sous peine de sanctions.» Les promesses, il est vrai, n’engagent que celles qui les croient, et le directeur de l’Observatoire des inégalités avait, quelques mois plus tard, réagi contre ce propos: «Aboutir à l’égalité salariale une fois pour toute en 2009, comme l’a indiqué le président de la République, est une pure vue de l’esprit compte tenu des écarts qui existent.» Ce en quoi il avait raison.

Aujourd’hui, les derniers chiffres connus parlent: les hommes gagnent, dans le secteur privé, en moyenne près de quarante pour cent de plus que les femmes. Il s’agit là de l’écart réel, d’autres données administratives évoquent un différentiel du taux horaire de 20%. Cette différence témoigne du moins grand nombre d’heures effectuées par les femmes, travaillant le plus souvent à temps partiel subi. Si, selon l’observatoire des inégalités, le calcul en logique de temps plein est recevable, il ne tient pas compte du salaire réellement perçu en fin de mois.

Les employeurs, en effet, depuis près de vingt ans, accentuent la dérive qui les autorise, à peu de frais, à annualiser, flexibiliser et donc précariser en pratiquant le temps de travail partiel obligatoire. Ils y ont tant et tant intérêt que la variable d’ajustement des salaires joue pleinement. Plusieurs études montrent de fait qu’un temps partiel subi à 60% a une productivité de 77%, un autre à 70% de 87%. Autrefois, une caissière à temps plein pouvait récupérer un peu durant les heures creuses. Maintenant, elle travaille à la tâche au moment où on a besoin d’elle, voire neuf heures d’affilée avec quelques minipauses. Cet exemple est devenu un mode de fonctionnement patronal dans la grande distribution, dans tout le commerce et particulièrement dans l’habillement, les produits de luxe, l’alimentation, la restauration. Il en est de même pour les agents de nettoyage, les agents de service des écoles, des hôpitaux ou de l’aide à domicile, etc.

En fait, le temps partiel subi et flexible est la réalité quotidienne des femmes seules, des mères célibataires, du «salaire d’appoint» avec sa dépendance financière vis-à-vis du conjoint. C’est aussi la misère pour un million de travailleuses pauvres en France.

La Confédération Force Ouvrière exige une égalité effective des rémunérations entre femmes et hommes et attend des pouvoirs publics qu’ils appliquent les lois Roudy (1983), Génisson (2001) et celle du 23 mars 2006, qui fixe au 31 décembre 2010 le délai d’une négociation annuelle obligatoire sur les salaires, supprimant définitivement l’écart de rémunération incriminé sous peine d’un an d’emprisonnement et/ou d’une amende de 3 750 euros pour tous les patrons récalcitrants.

Publié dans La revue de presse

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